Paroles de la chanson Qui l'eut cru par Alexis HK

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Paroles de la chanson Qui l'eut cru par Alexis HK

Qui aurait cru que cette bête
Se laisserait apprivoiser
Troquant sa pelure de poète
Contre une liquette en viager
Lui qui naguère montrait ses fesses
Et ses crocs de pitt' enragé
Vouloir amadouer cette bête
Nul n'aurait pu l'envisager

Ni son père laxiste
Sa mère marxiste
Son neveu socialiste
Sa tante écologiste
Ni son grand cousin issu de germains centristes
Ne l'auraient parié

Ses alliés de comptoir, toujours cuits, prêts à se la mettre
Imitent la poule avec les coudes, en parlant du traître
Qui leur avaient dit "Liberté, liberté chérie
Nous sommes tous unis, prêts à mourir pour ta patrie"
Refusant la vie de petit notable cave
Écumant jours et nuits les plus grands crus de ta cave
Errant sans répit au fond des bas-fonds planétaires
Animal anarchiste et célibataire
Devenu doux comme fillette
Il fait du canevas brodé
Il a remisé sa pipette

Et sa fiole à Picon nacrée
Lui qui naguère chantait sans cesse
Des pamphlets contre les curés
Va tous les dimanches à confesse
En caressant son chapelet

Et son père laxiste
Sa mère marxiste
Son neveu socialiste
Sa tante écologiste
Et son grand cousin issu de germains centristes
Sont très étonnés

Ses alliés de comptoir, toujours cuits, prêts à se la mettre
Font reluire le bar au coude à coude en parlant du traître

Qui leur avaient dit "Liberté, liberté chérie
Nous sommes tous unis, prêts à mourir pour ta patrie"
Refusant la vie de petit notable cave
Écumant jours et nuits les plus grands crus de ta cave
Errant sans répit, dévorant les fruits de la Terre
Animal agnostique et célibataire
Il aura suffit d'une œillade
Et d'un sourire pour trébucher
Un bourgeois maussade
Qui craint l'enfer et le bûcher
Une bague au doigt et le charme
D'un grand deux-pièces à Bagnolet
Loin de ses frères d'armes et des discours de liberté

On se dit qu'un beau jour la bête
Finira par se réveiller
Ira retrouver ses confrères avant de partir à jamais
Feront s'entrechoquer les verres
A leurs combats du temps passé
A toutes les bêtes sauvages refusant d'être apprivoisées

Et son père laxiste
Sa mère marxiste
Son neveu socialiste
Sa tante écologiste
Et son grand cousin devenu soudain fasciste
Se mettent à pleurer

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