Paroles de la chanson Un Soir De Semaine par Lynda Lemay

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Paroles de la chanson Un Soir De Semaine par Lynda Lemay

C’était un soir, un soir de semaine et d’caféine
Un soir où ta chaise et la mienne étaient voisines
C'était au rendez-vous des âmes abîmées
Sous des néons bègues, gênés par la fumée

C’était le soir, 8 heures, au sous-sol de l’église
Là où les cœurs, tour à tour, faisaient un strip-tease
C’était au cœur d’un regroupement de grands blessés
Là où les pleurs se donnent le droit d’éclabousser

C’était le soir et Dieu, à l’étage du dessus
Dans son sommeil du juste n’a rien entendu
C’était le soir quand nous nous sommes mis à nu
Quand nos tristes histoires se sont reconnues

C’était un soir d’orage, un soir d’après-rechute
Un de ces soirs où certains poignets se charcutent
Je m’en foutais qu’tu sois obèse, que tu sois brute
Tu t’en foutais que j’sois mauvaise, que je sois pute

C’était un soir, un soir de semaine et d’nicotine
J’avais l’week-end encore tout chaud dans les narines
C’était au carrefour des écorchés anonymes
Là où l’on partage un mal de vivre unanime

On était tous des frères de sang et d’café tiède
Rassemblés chez notre vieille mère « le besoin d’aide »
Nous deux n’avions pas de crochus que nos atomes
Et de vidés, pas que nos verres en « styrofoam »

C’était le soir, et Dieu, à l’étage du dessus
Malgré l’invitation, n’est jamais descendu
J’suis pas certaine mais j’crois qu’nos confessions tordues
L’auraient laissé de marbre et froid comme sa statue

C’était un soir, un soir de semaine et de pleine lune
Un soir où ta chaise et la mienne ne faisaient qu’une
Je m’en foutais que tes gros bras soient tout tatoués
Tu t’en foutais que mes petits bras soient tout troués

C’était un soir qui aurait pu être le dernier
Si les chaises avaient été autrement placées
Au fond, peut-être que Dieu était passé plus tôt
P’t-être que c’est lui qui avait écrit le scénario

C’était pas exactement c’qu’on appelle un mariage
Mais quand l’clocher s’est fait foudroyer dans l’orage
On a vu les néons toussoter puis s’éteindre
Et nous en avons profité pour nous étreindre

C’était pas exactement c’qu’on appelle un coup d’foudre
T’étais pas là pour jeter à mes yeux plus de poudre
J’ignorais qu’ça s’pouvait que l’amour se développe
Quand on a sali tout c’qu’on avait d’amour-propre

Ça s’est passé tout près d’un tiroir à soutanes
Ça s’est passé grâce à deux chaises et à une panne
À la lueur des flammes d’une dizaine de briquets
Y’avait qu’entre nous deux que le courant passait

Nous sommes sortis comme deux aveugles sans leurs cannes
J’t’ai invité à venir siroter une tisane
La tempête faisait rage, il tombait des gros clous
Nous avons traversé l’orage… bras d’sus, bras d’sous!

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