Paroles de la chanson Au Fond du Trou par FT-17

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Paroles de la chanson Au Fond du Trou par FT-17

Les heures passent sur le fort et les combats acharnés
Privés de tout renfort on tire sans discontinuer
Ici on crève dans l'entonnoir
Avec le temps l'abnégation remplace l'espoir.
Au fond d'un trou putride on repousse vague après vague
De moins en moins lucides comme les boches que l'on alpague
On meurt ensemble, on serre les rangs
Les balles nous manquent on est bien plus morts que vivants.

La soif nous brûle, la faim nous ronge
La dysenterie notre mal prolonge
Point de répit dans ces enchères
Point de survie dans cet enfer.
On pille les corps pour subsister
On perd encore l'humanité
On peut mourir à chaque seconde
Ou bien pourrir si loin du monde.

Depuis des heures maintenant l'assaut est agonisant
Noyé sur la structure par une pluie de tirs fusants
Dans cet orage on sert les dents
Et on crache nos poumons sous les gaz irritants.
On n'est plus qu'une poignée, quelques rares survivants
Un unique officier, trois caporaux deux sergents
On lutte encore dans abattoir
Allant puiser dans l'énergie du désespoir

On est maintenant presque encerclés
Les boches nous pressent de trois côtés
Dans ce saillant, cibles faciles
Même si vaillants on est fragiles.
Après deux jours et une nuit
Pas d'autre choix que le repli
On y consent sans l'avaler
On redescend désemparés.

En traînant les blessés, on se replie la mort dans l'âme
En laissant derrière nous nos tranchées, nos trous infâmes
Les jambes nous lâchent, On n'en peut plus
La volonté seule laisse entrevoir le salut.

On traîne notre misère sur la distance qui sépare
La carapace du fort de notre point de départ
On pleure de rage, On pisse le sang
L'assaut se clôt sur un échec retentissant.

Après deux jours d'un combat âpre et sans merci et 75% des pertes, retour au point de départ.
On enrage, on se désole, on résigne.

Et dans un pré de Landrecourt
On vit passer au petit jour
La lente procession des revenants de l'enfer
Enfin c'était la fin de leur misère
Alors dès la roulante ils s'écroulent.
D'étranges silhouettes de boue hagardes
Se dirigent comme par mégarde
Par groupes de trois ou quatre en train de s'entraider
Traînards qui pouvaient à peine se traîner
Verdun à jamais les avait marqués.

 

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