Paroles de la chanson Ma ville par Grand Corps Malade

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Paroles de la chanson Ma ville par Grand Corps Malade

mercredi 4 avril 2018
10:45

Ma ville

Tu sais ma ville entre tes tours couleur béton couleur bêtise
Les leçons de la vie c'est dans la rue que je les ai apprises
Les cours du soir c'était fumer faire la pige aux filles
Se friter au foot jouer aux billes
Alors ma ville lorsque tu t'endors
Que tes ruelles se fondent dans la masse
L'écheveau des souvenirs défile en technicolor
Puis s'effiloche dans ma tête en petites séquences fugaces

Tu vois ma ville sans concession je te regarde
Avec des yeux attentifs de chien de garde
Peu à peu on a appris à se connaître
Tu m'as ouvert les bras comme une mère
Alors ma ville lorsque tu t'endors
Que tes ruelles se fondent dans la masse
Je t'offre un ticket franco de port
Un aller retour la Défense ou Montparnasse

Ton regard traverse le periph change de classe
Dans ton esprit un peu retors
Tu aperçois les tours des traders voraces
Tu changes le champ de vision de ton décor
Tu vois pavaner les costards cravates
Sur les avenues opposées des traine- savates
Et puis tes illusions se fondent sur la glace
Des grands buildings empreints de classe

Tu sais ma ville malgré ton odeur de soufre et de béton
Ta fracture sociale qui fait la une des journaux
Je jette mon poing dans la vitrine des allusions
Je tempe ma plume dans l'asphalte
En acrobate des jeux de mots j'exalte
Comme la cerise sur le guetto

Ok, ok ma ville c'est sûr c'est dur à concevoir
Lorsque ça saigne sur ton trottoir
Les junkies titubants chauffant leur dose
Le soir le square a peur au paradis des éléphants roses
Alors ma ville lorsque tu t'endors
Que tes ruelles font la grimace
Tes souillures je les prends à bras le corps
Dans ma caboche toute la nuit je me les ressasse

Je vois la nuisance dans tes halls d'immeuble
La goutte d'eau qui fait déborder le vase
Les parasites encagoulés qui beuglent
Depuis des décennies la goutte on se la repasse
Et puis elle finit dans la rigole des veules
Alors ma ville puisque tu t'endors
Que tes neurones sont amorphes
Sur tes murs qui ruissellent le mauvais sort
Je m'insurge ,en cri du cœur j'écris ma strophe


J'avoue j'ai mille fois voulu me faire la malle
Prendre mes cliques mes claques voir d'autres mondes attachants
Mais j'ai jeté mon encrier aux pieds de tes tours à dix balles
Et l'encre est indélébile comme la sonorité de mon accent
Alors ma ville lorsque tu t'endors
Que tes ruelles se fondent dans la masse
Pour ne plus voir tes murs tagués dignes d'un film gore
Je ferme les yeux et je m'envole hors de la nasse



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