Paroles de la chanson La Boiteuse par Chansons d'avant 1914
Auteurs: Lucien Delormel,Leon Garnier
Compositeurs: Léo Ferre
Editeurs: Editions Fortin
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Paroles de la chanson La Boiteuse par Chansons d'avant 1914
Quand ell' reporte au régiment
Le linge du casernement,
La petit' boiteus' d'Alençon
Est adoré' d'la garnison
Sitôt qu'il voit son pied mignon,
L'sergent Fourrier met son lorgnon,
Et le major s'écri' : Cré nom !
Mam'zell' Banban ! r'luquez-la donc !
Il faut la voir le long de la rivière,
Boitant par devant
Boitant par derrière,
La jambe droit' qui cloche un tout p'tit peu
Semblait crier
Au feu ! Au feu ! Au feu !
Pendant que la gauch' lui répond :
Le linge du casernement,
La petit' boiteus' d'Alençon
Est adoré' d'la garnison
Sitôt qu'il voit son pied mignon,
L'sergent Fourrier met son lorgnon,
Et le major s'écri' : Cré nom !
Mam'zell' Banban ! r'luquez-la donc !
Il faut la voir le long de la rivière,
Boitant par devant
Boitant par derrière,
La jambe droit' qui cloche un tout p'tit peu
Semblait crier
Au feu ! Au feu ! Au feu !
Pendant que la gauch' lui répond :
Où donc ? Où donc ? Où donc ?
Ah ! dit son petit strapontin
Pas d'potin,
Car tout est éteint !
Tout est éteint !
Quand elle va voir le caporal
Ell' prend son p'tit air virginal,
Elle a sa jupe de sarrau,
Avec son bonnet de tricot
Ell' a sa rob' couleur pruneau,
De sa tante le vieux manteau,
Des bas de couleur abricot,
Et des p'tits souliers Godillot.
Il faut la voir le long de la rivière,
Boitant par devant
Boitant par derrière,
Ah ! dit son petit strapontin
Pas d'potin,
Car tout est éteint !
Tout est éteint !
Quand elle va voir le caporal
Ell' prend son p'tit air virginal,
Elle a sa jupe de sarrau,
Avec son bonnet de tricot
Ell' a sa rob' couleur pruneau,
De sa tante le vieux manteau,
Des bas de couleur abricot,
Et des p'tits souliers Godillot.
Il faut la voir le long de la rivière,
Boitant par devant
Boitant par derrière,
La jambe droit' qui cloche un tout p'tit peu
Semblait crier
Au feu ! Au feu ! Au feu !
Pendant que la gauch' lui répond :
Où donc ? Où donc ? Où donc ?
Ah ! dit son petit strapontin
Pas d'potin,
Car tout est éteint !
Tout est éteint !
Quand ell' va voir le lieutenant
Elle met un frais jupon blanc,
Sa belle robe de gala
Et son grand chapeau panama
Afin d'enrichir ses appas,
Ell' met du coton dans ses bas,
Puis se fourr' dans son estomac
Les bonnets d'coton d'son papa.
Semblait crier
Au feu ! Au feu ! Au feu !
Pendant que la gauch' lui répond :
Où donc ? Où donc ? Où donc ?
Ah ! dit son petit strapontin
Pas d'potin,
Car tout est éteint !
Tout est éteint !
Quand ell' va voir le lieutenant
Elle met un frais jupon blanc,
Sa belle robe de gala
Et son grand chapeau panama
Afin d'enrichir ses appas,
Ell' met du coton dans ses bas,
Puis se fourr' dans son estomac
Les bonnets d'coton d'son papa.
Il faut la voir le long de la rivière,
Boitant par devant
Boitant par derrière,
La jambe droit' qui cloche un tout p'tit peu
Semblait crier
Au feu ! Au feu ! Au feu !
Pendant que la gauch' lui répond :
Où donc ? Où donc ? Où donc ?
Ah ! dit son petit strapontin
Pas d'potin,
Car tout est éteint !
Tout est éteint !
L'autre jour au fond d'un couloir
Quelqu'un la pince, il faisait noir
Ell' pousse un tel cri qu'un planton
Lui cri' de loin : - Qu'est-c'qu'y a donc ?
- On me pince, dit-elle, en c'moment
- Où ça ? demande-t-il sur le champ
- Ah ! lui répond-elle du même air,
J'en sais rien on n'y voit pas clair !
Il faut la voir le long de la rivière,
Boitant par devant
Boitant par derrière,
La jambe droit' qui cloche un tout p'tit peu
Semblait crier
Au feu ! Au feu ! Au feu !
Pendant que la gauch' lui répond :
Où donc ? Où donc ? Où donc ?
Ah ! dit son petit strapontin
Pas d'potin,
Car tout est éteint !
Tout est éteint !
- Où ça ? demande-t-il sur le champ
- Ah ! lui répond-elle du même air,
J'en sais rien on n'y voit pas clair !
Il faut la voir le long de la rivière,
Boitant par devant
Boitant par derrière,
La jambe droit' qui cloche un tout p'tit peu
Semblait crier
Au feu ! Au feu ! Au feu !
Pendant que la gauch' lui répond :
Où donc ? Où donc ? Où donc ?
Ah ! dit son petit strapontin
Pas d'potin,
Car tout est éteint !
Tout est éteint !
Ell' mit au monde un marmouset
L'caporal dit : - C'est mon portrait.
- C'est mon profil, dit l'commandant,
Il a le nez d'un conquérant
- Non, c'est ma tête, dit l'colonel,
Quand l'général au r'gard bleu ciel
Dit tout à coup : - C'est singulier,
Il a l'air d'un p'tit boulanger !
Il faut la voir le long de la rivière,
Boitant par devant
Boitant par derrière,
La jambe droit' qui cloche un tout p'tit peu
Semblait crier
Au feu ! Au feu ! Au feu !
Pendant que la gauch' lui répond :
Où donc ? Où donc ? Où donc ?
Ah ! dit son petit strapontin
L'caporal dit : - C'est mon portrait.
- C'est mon profil, dit l'commandant,
Il a le nez d'un conquérant
- Non, c'est ma tête, dit l'colonel,
Quand l'général au r'gard bleu ciel
Dit tout à coup : - C'est singulier,
Il a l'air d'un p'tit boulanger !
Il faut la voir le long de la rivière,
Boitant par devant
Boitant par derrière,
La jambe droit' qui cloche un tout p'tit peu
Semblait crier
Au feu ! Au feu ! Au feu !
Pendant que la gauch' lui répond :
Où donc ? Où donc ? Où donc ?
Ah ! dit son petit strapontin
Pas d'potin,
Car tout est éteint !
Tout est éteint !
Car tout est éteint !
Tout est éteint !
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