Paroles de la chanson A table, à tabl par Jacques Offenbach

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Paroles de la chanson A table, à tabl par Jacques Offenbach

VERTIGO.
À table !…

MIGUEL.
À table !…

MANUELITA..
À table !…

VERTIGO, MIGUEL.
Bientôt la pauvre enfant,
Sous l’effort triomphant
De ce vin généreux,
Va couronner mes vœux.

MANUELITA.
Hélas ! le pauvre absent !
Que fait-il à présent !
Il lirait dans mes yeux
De quoi combler ses vœux !

MIGUEL.
Trinquons !

MANUELITA.
Trinquons !

VERTIGO.
Trinquons !

Moment agréable !

MIGUEL.
Buvons !

MANUELITA.
Buvons !

VERTIGO.
Buvons !

Quel vin délectable !

VERTIGO, MIGUEL.
Bientôt la pauvre enfant, etc.

MANUELITA.
Hélas ! le pauvre absent ! etc.
(Ils s’asseoient.)

VERTIGO, à part. !
Il s’agit maintenant de séduire la belle !
Des leçons de Miguel je ferai bon emploi.
Son verre n’est pas loin, et je me charge d’elle !
(Il verse à boire à Manuelita.)

MIGUEL, à part.
Oui-dà ? moi ; mon ami, je me charge de toi !
(Il verse à boire à Vertigo.)

VERTIGO.
Ma chère, quand je vous contemple
Je vois que vous ne buvez pas.

MIGUEL.
Parbleu, l’ami, prêche d’exemple,
Et l’on te suivra pas à pas.

VERTIGO.
C’est juste !
(Il boit.)

MIGUEL.
Et puis, veux-tu m’en croire ?
Sans la chanson pas de festin complet. !

VERTIGO.
C’est vrai !

MIGUEL.
Cherche dans ta mémoire
Et tâche d’y trouver quelque couplet à boire.

VERTIGO.
Je n’en sais pas. Au lieu d’entonner le couplet,
Entonnons-en plutôt l’intéressant sujet !
(Il boit.)

MIGUEL, riant.
Entonne le sujet… je dirai le couplet.

VERTIGO, un peu gris, buvant.
La douce chose !
Il me semble vraiment voir tout couleur de rose !

MIGUEL, se levant.
Écoutez… je vais dire un bachique refrain.

VERTIGO.
Nous le répéterons tous trois le verre en main.

MIGUEL.
Bruit charmant
Doux à mon oreille.

VERTIGO, MANUELITA.
Pan, pan, pan !

MIGUEL.
Bruit charmant
Du bouchon sautant !

VERTIGO, MANUELITA.
Pan, pan, pan !

MIGUEL.
Gardien de la liqueur vermeille,
Mon pouce aidant,
Ouvre-lui vite la bouteille
En t’échappant !
Lorsque du bouchon le fil se rompant,
Le liège libre, enfin s’échappant
S’élance dans l’air et va le frappant,
Répétons en chœur son joyeux pan pan !
(Manuelita et Vertigo se lèvent.)

Lorsque du bouchon, etc.
(Après l’ensemble, Miguel et Vertigo se rasseoient. — Manuelita est debout pour chanter.)

MANUELITA.
Bruit plus doux
Du nectar qui coule !

MIGUEL, VERTIGO.
Gloux, gloux, gloux !…

MANUELITA.
Bruit plus doux,
Tu sais plaire à tous !

MIGUEL, VERTIGO.
Gloux, gloux, gloux !

MANUELITA.
De la rouge et vineuse houle
Refrain si doux,
Tu rendrais l’oiseau qui roucoule
De toi jaloux !
Lorsque du nectar les flots en courroux
Jettent à l’oreille leur refrain si doux,
Les bras enlacés, nous rapprochant tous,
Répétons en chœur les joyeux gloux gloux !

Lorsque du nectar, etc.
(Ils se rasseoient après l’ensemble.)

MIGUEL, à voix basse.
Savez-vous, Manuelita,
Que plus que tout vous êtes belle !…

MANUELITA.
Ah ! Miguel, que dites-vous là !…

VERTIGO, luttant contre le sommeil.
Mais qu’ai-je donc dans la prunelle ?
Malgré moi se ferment mes yeux.

MIGUEL, à Manuelita.
Je dis que jamais, mon infante,
Je n’ai passé d’heure charmante,
Comme en ce jour, comme en ces lieux !

VERTIGO.
J’ai bien mal à la tête !

MIGUEL.
Parbleu ! Ton compte est fait.

VERTIGO, à Manuelita.
Chantez encor, fillette,
Cette chanson me plait !

MANUELITA, à part rêveuse.
Ah ! Pepito, que n’es-tu pas
Près de ta belle !
Hélas pour elle,
Ce repas aurait plus d’appas !

VERTIGO, s’endormant.
Répétons
Ces chansons !…
(Il tombe la tête dans ses mains.)

MIGUEL.
Vient enfin
Le doux choc du verre !
Tin tin tin…
(Vertigo dort, Manuelita rêve ; la réponse se fait en silence par l’orchestre seulement.)

Vient enfin
Le son argentin
Tin tin tin !…
(Réponse en silence.)

Ce bruit chasse l’humeur sévère…
(Il s’arrête, puis à part, en regardant Vertigo.)

Bravo !… voilà qu’il dort !… à nous deux maintenant !
(Il baise le cou de Manuelita.)

MANUELITA, se levant.
Miguel !… que faites-vous !…

MIGUEL.
Je n’en sais rien moi-même !
Ce que je sais, c’est que je t’aime !…

MANUELITA.
Vous !… Ce n’est pas possible !…

MIGUEL.
Et pourquoi donc, vraiment ?

MANUELITA.
Depuis une heure à peine
Je vous revoi !

MIGUEL.
L’amour vient, ou la haine
Sait-on pourquoi ?

VERTIGO, rêvant.
Gloux ! gloux ! gloux !…

MANUELITA.
Arrêtez, Miguel, arrêtez !
Si vous dites vrai…

MIGUEL.
Vous doutez ?

MANUELITA.
Vous que j’aimais comme un frère !

MIGUEL.
Ah ! ce n’est pas assez, ma chère !

MANUELITA.
Ne voulant vous tromper, je dois vous repousser,
Car je ne puis vous épouser.

MIGUEL.
M’épouser !… Mais qui donc y pense ?
Qui parle ici de s’enchaîner ?
Il ne s’agit que de s’aimer !

MANUELITA
Que dites-vous !… Quelle insolence !

VERTIGO, rêvant.
Gloux ! gloux ! gloux !…
ENSEMBLE.

MIGUEL.
De quelle flamme
Je sens brûler mon cœur !
Gentille femme,
Réponds à mon ardeur.

VERTIGO, dormant.
Gloux !
Gloux !

MANUELITA.
Oh ! c’est infâme !
Briser ainsi le cœur !
De cette femme
Qu’il appelait sa sœur !

MIGUEL, lui baisant la main.
Non ! Rien qui vaille
Ta blanche main !
(Lui prenant la taille.)

Rien d’aussi fin
Que cette taille !

MANUELITA.
Laissez-moi !

MIGUEL.
Non, ma foi !
Sur mon cœur, dans mes bras !

MANUELITA.
Jamais !

MIGUEL.
Ne me repousse pas !

MANUELITA, réveillant Vertigo.[12]
À moi !

VERTIGO.
Hein ? Quoi ?
Qui donc m’appelle ?

MANUELITA.
C’est moi !

MIGUEL, à Vertigo.
Retire-toi !
(Manuelita veut s’échapper par le fond, Miguel la rattrape et la ramène sur le devant de la scène.)

VERTIGO.
Hein ? quoi ?
Je crois que l’on se querelle…
Mais peu m’importe pourquoi !
REPRISE ENSEMBLE.

MIGUEL.
De quelle flamme, etc.

VERTIGO.
Gloux ! gloux ! gloux ! etc.

MANUELITA.
Oh ! c’est infâme ! etc.[13]
(Après l’ensemble.)

MANUELITA.
Hélas !

MIGUEL.
Qu’avez-vous donc ? vous pleurez !

MANUELITA.
Oui, je pleure !
Sur vous que, dès l’enfance, en frère je chéris,
Car hélas ! Pour vous, à cette heure.
Mon cœur n’a plus que du mépris !

MIGUEL.
Ah !… du mépris !… Que dit-elle !
Ce mot m’a glacé d’effroi !

VERTIGO.
Je crois que l’on se querelle,
Mais peu m’importe pourquoi !

MIGUEL.
Plus d’amour !… Plus d’espérance
Ah ! malgré moi, je frémis.
Par ma folle violence,
J’ai mérité son mépris !

MANUELITA.
Quand par lui de notre enfance
Les souvenirs sont flétris,
Sa coupable violence
Ne mérite que mépris.

VERTIGO.
Lorsque du nectar les flots en courroux, etc.

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