Paroles de la chanson Le pays d'où je viens par Georges Dor

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Paroles de la chanson Le pays d'où je viens par Georges Dor

{Parlé:}
Ceux qui n'ont plus vingt ans et qui n'ont plus trente ans et encore d'avantage, se souviendront peut-être d'avoir appris la géographie locale à l'aide de chansons.
On nous apprenait ainsi les comtés de la province de Québec à laquelle on n'avait pas encore l'idée de donner un autre nom.
On a abandonné cette coutume, je ne sais pas pourquoi.
Peut-être que par ce qu'il s'est ajouté beaucoup de comtés depuis vingt ou vingt cinq ans et que la chanson serait interminable.
De toutes manières avant de vous la chanter je dois vous faire un... une confidence.
Je ne peux pas entendre la guitare, le son de la guitare sans me souvenir et sans parler du premier guitariste que j'ai connu.
Il s'appelait Foucaud, comme le père. Y a beaucoup de pères dans la vie aussi.
Il s'appelait Foucaud, il était aveugle.
Il jouait sur le perron de l'église, au village, son chapeau à côté de lui.
Y avait déjà, y a vingt-cinq ou trente ans, lui, l'attelage, avec la musique à bouche, là.
Il était déjà un folksinger avant le temps, il chantait aussi des protest song bien avant Bob Dylan.
Il protestait contre... son infirmité d'abord, contre sa misère, contre la misère des autres qu'il voyait autour de lui, même aveugle.
De toutes manières quand quelqu'un chante un pays et quel que soit le pays qu'il chante, il chante toujours un peu le pays d'où il vient

Saint-Hilaire, les pommes
Et les pommiers en fleurs
Et en couleurs
Entre la pomme et le pommier
Il y a le pommiculteur
L'hiver, le printemps et l'été

Dans les vergers
Nous irons chercher
Saint-Hilaire, les pommes
Et les pommiers
Le fruit de la belle aventure
La dernière pomme au pommier
Après pourra venir l'hiver
Nous aurons rempli nos paniers

Trois-Rivières, les potes
Et les papiers
Une épinette pour un cahier
Un cahier pour un écolier
Un écolier pour faire danser
L'alphabet et le verbe aimer

Dans les moulins
Nous irons chercher
Trois-Rivières, les potes
Et les papiers
La page blanche comme neige
Où nous écrirons l'ABC
De l'amour et du temps qui passe
Du poème qui va nous rester

Les bois francs,
L'érable et le sirop
On en a jamais trop
Ça rend la vie moins misérable
Du pain pis du sirop d'érable
Du vrai, pas du sirop de poteau

À la cabane
On ira chercher
Les bois francs,
L'érable et le sirop
La sève monte dans les arbres
Y en a qui grimpent dans les poteaux
Y ferait pas encore b'en b'en chaud
On a pas pris rien que du sirop

Noranda,
Les mines d'Abitibi
On nous avait donné des terres
On a bûché semis en terre
Bâti la maison, le presbytère
Mais c'est pas là qu'était l'affaire

C'est à cent pieds
Cent pieds sous terre
Que se trouvait la belle affaire
De l'or, de l'argent et du cuivre
Le capital capitalise
Nous autres on a bâti l'église
Et puis on a capitulé

La côte Nord, le fer
Pour de l'acier
On aura les bras pour le faire
On a même un odieux bras de fer
On a aussi les chemins de fer
Qui appartiennent aux étrangers

Sur la Côte Nord
On ira chercher
Un jour ou l'autre la liberté
Mais faudrait savoir comment faire
La liberté ça se laisse pas faire
Il faut la prendre puis la dompter

Celle qu'on nous donne
Ça vaut pas cher

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