Paroles de la chanson Marseille par Abd Al Malik

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Paroles de la chanson Marseille par Abd Al Malik

J’ai toujours vu autour de moi les visages s’apitoyer sur le passage d’un homme encadré d’agents. Et, avant de savoir si l’homme avait volé, était parricide ou simplement non conformiste : « Le pauvre » disait-on, ou encore, avec une nuance d’admiration : « Celui-là, c’est un pirate. » P.122 “Pléiades“ Noces, Albert Camus

Avec du vieux peut-on faire du neuf
Nous on était vieux avant même d’être jeune
Raison pour laquelle certains dealèrent de la drogue
Cigarette, speed, coke et d’autres choses dans les poches
Moi j’ai lu des livres une vie à assembler
Le savoir est une arme c’est bien ce qu’il me semblait
Albert Camus donc devenu un grand frère
Comme les grands de la cité que je voyais par la fenêtre
De ma tour le Neuhof était devenu Belcourt
C’était le soir de la nouvelle année et il faisait déjà jour
La nuit flambait de feux d’artifice et de voitures torches
Quand j’ai lu Albert Camus
J’essayais de donner un sens à une vie que je ne comprenais pas
En allant ce soir-là cambrioler le Suma
Nous avions le regard vitreux à cause de la résine et des spiritueux
Sous influence de tous ceux qui avec le sourire magnifiaient l’hideux
Quand j’ai lu Albert Camus
J’étais Meursault en jean basket et Sergio Tacchini
Condamné parce que je n’avais pas pleuré quand papa était parti
Je cachais les victuailles fruit des cambriolages sous notre lit à étage
C’est un vide une famine symbolique que j’essayais de combler à tous les étages
Quand j’ai lu Albert Camus
Les tragédies furent un lieu commun pour nous tous
Puisque l’air que nous humions depuis la naissance sentait le soufre
Et puis je suis né dans une fête africaine c’est un fait
Mais cela n’a laissé en moi aucun penchant pour la vanité
Quand j’ai lu Albert Camus
Au collège je causais avec l’insouciance des gamins qui ont
Au quartier je gueulais avec l’inconscience des potes sortis de prison
C’est pas toujours cool que d’être un pont
J’étais moi littéralement entre le oui et le non
Quand j’ai lu Albert Camus
Nos embrouilles furent des essais poétiques et littéraires
À cause du romanesque de la tess et de l’empathie avec Césaire
Et puis à cause de notre amitié toute singulière avec le soleil
J’aurai pu déclamer du René Char c’était la même
Quand j’ai lu Albert Camus
Nous allions vivre notre vie mourir ou bien devenir des hommes
Nous allions suivre notre cri s’éteindre ou bien ne fleurir aucun sol
Peut-on être à la base du changement
Ronger par la satisfaction ou le ressentiment
J’allais un jour répondre non après avoir lu Albert Camus
Quand on était bien nous on disait pas que c’était Byzance
On disait que c’était Marseille

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