Paroles de la chanson Fraternité par Charles Aznavour

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Paroles de la chanson Fraternité par Charles Aznavour

Nous rentrions très tard, mêlant
Des vers purs à des chants obscènes
Et l'on s'asseyait sur un banc
Pour regarder rêver la Seine

Sur l'eau rien ne vivait encore
Ainsi qu'une ouvrière lasse
Pressant sur ses flancs ses fils morts
La Seine dormait dans sa crasse

Nos cœurs d'ivrognes s'emplissaient
D'une bienfaisante latrie
Si le soleil, le vent doraient
Les marronniers des Tuileries

Pour mieux évoquer l'ancien soir
Le plâtre et le vin des tavernes
Égayaient nos vieux habits noirs
Et nos plastrons d'hommes modernes

Alors, ayant honte vraiment
De nous connaître aussi lyriques
Nous offrions un coup de blanc
Aux balayeurs mélancoliques

Belle ruse et l'on découvrait
Dans le balayeur, un poète
Si bien que les verres tremblaient
Sur le comptoir, autel de fête

Et pour que ce soir sans égal
Fût perpétué un pandore
On dressait le procès verbal
Parsemé d'attendus sonores

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